Aux Veilleurs de Tréguier

Aux Veilleurs de Tréguier:

En veilleur parmi tant d'autres, je serai avec vous par la pensée! Je voudrais simplement que ces quelques mots vous disent combien votre fidélité est précieuse. Dans notre univers où tout passe, où tout change, où rien ne semble fait pour durer, votre présence suffit à prouver qu'il reste un lieu sur lequel puisse se fonder une espérance; et ce lieu, c'est votre fidélité, c'est la fidélité qui nous unit. Le témoignage qui nous anime n'était pas passager, et notre engagement n'était pas l'affaire d'un moment... Nous ne sommes pas accrochés au passé, au contraire: nous sommes tout entiers présents à l'actualité de ce message. Le sens de la dignité de l'homme, de la femme et de l'enfant; le refus de toute commercialisation du corps; le refus de tout asservissement des esprits; le désir de rappeler la beauté et la fécondité de la famille: voilà ce qui nous réunit, et qui est plus actuel, plus profondément actuel que les opinions de circonstances successivement adoptées par l'univers médiatique et politique d'un pays qui semble avoir perdu tout cap.

C'est à cette actualité de toujours que nous voulons rester toujours fidèle.

Nous le savons bien - et ici, en Bretagne, vous le savez mieux que quiconque: le flux et le reflux, les marées, les variations du ciel, des vents et des saisons, le froid et le chaud, la pluie, la bruine et la brume, le calme plat qui fige tout comme la tempête qui agite l'océan, rien de tout cela ne parvient à ébranler le phare, s'il est bien ancré sur le rocher. Rien ne le détourne de sa mission. Quand la nuit semble tomber sur une société tout entière, il faut la fidélité silencieuse des gardiens de phares pour allumer dans l'obscurité une toute petite flamme dont la signification mystérieuse suffit à éviter bien des naufrages. Il faut la présence fidèle des hommes qui, dans la nuit, gardent la lumière allumée, pour veiller sur les autres hommes qui tentent de trouver un chemin dans la pénombre... Merci d'être ces veilleurs; merci pour votre fidélité! (François-Xavier Bellamy, 22 novembre 2014).

vendredi 19 décembre 2014

L'Esprit des Lettres : émission de décembre


Parmi les trois invités: Fabrice Hadjadj, pour Qu'est-ce qu'une famille?

Hier à Brest: Bravo aux manifestants LMPT venus accueillir les ministres!

Un accueil a été réservé hier à Brest aux ministres VALLS, LE FOLL, LE DRIAN, LEBRANCHU. Les manifestants LMPT29 hier matin ont eu du courage: réaction à très court terme, branle-bas de combat en 24 heures, concurrence de la CGT et de la CFDT qui les ont intimidés, malmenés et qui ont cherché à les éjecter des lieux, cordon de sécurité policier très difficile à franchir, il fallait montrer patte blanche pour approcher d'Océanopolis Tous les accès à la zone portuaire étaient bouclés sauf pour les syndicalistes susmentionnés qui bénéficiaient visiblement de
laisser-passer. Ajoutons que quelques sympathisants avaient fait le déplacement
depuis Quimper/Fouesnant.
ONLR !




mercredi 3 décembre 2014

Une idée de cadeau pour Noël

Chers amis Veilleurs,

Bientôt Noël ! Une occasion de se souvenir de l'année 2013 en offrant à nos proches et amis le très beau livre "Veilleurs". 
Par la photo et les textes des veillées de la France entière, il rappelle notre engagement au service du bien commun, de la dignité humaine et la liberté.

Vous pouvez le commander sur le site de l'éditeur : 
Et à partir de 5 ouvrages commandés, en inscrivant "NOËL DES VEILLEURS" dans les "compléments d'information" de votre commande, vous recevrez le double des exemplaires achetés.

Bonne lecture et toujours dans l'espérance !



Vidéo du livre : http://youtu.be/OBZas49darQ

lundi 1 décembre 2014

Communiqué de Femina Europa

Femina Europa est signataire d’une lettre ouverte à Monsieur Juncker pour demander le retrait de la 5ème directive dite “d’égalité de traitement”.  Il s’agit cette fois d’effacer toutes les « différences »  dans les relations commerciales.

Si elle est adoptée, mercredi prochain 3 décembre, la directive 2008/0140 étendra les lois anti-discrimination à la sphère des biens et services en ce qui concerne la religion ou la croyance, le handicap et l’orientation sexuelle.

Les 28 pays membres de l’UE seront alors dans l’obligation de mettre leur législation en conformité avec cette directive. C’est la création d’un nouveau délit, avec des sanctions pénales et financières.

Malgré l’opposition de plusieurs parlements nationaux dont la France, le Parlement européen  est majoritairement favorable à cette directive qui pose pourtant de sérieux problèmes.

La discrimination “positive” envisagée  est en fait une discrimination inversée qui menacera la liberté de religion,  de conscience, d’expression et d’association.

Cent ONGs et plusieurs églises ont écrit une lettre ouverte à Monsieur Juncker pour lui demander de retirer cette proposition qui instrumentalise honteusement les droits des personnes avec un handicap et ferait régresser les libertés.

Les minorités sexuelles seraient privilégiées alors qu’elles sont déjà protégées par la loi commune à tous.

La directive emploie un vocabulaire vague, sujet à interprétation. Son application entraînera des surcoûts pour les transactions commerciales et  augmentera les procédures abusives. En cas de litige, la charge de la preuve est renversée, c’est l’accusé qui doit prouver son innocence !

Il sera nécessaire de créer de nouveaux services chargés de la promotion de l’égalité de traitement.

De plus, les subventions ne seront plus accordées aux oeuvres caritatives qui ne respecteront pas les nouvelles normes anti-discrimination comme en Angleterre où les agences d’adoption catholiques, pourtant réputées, ont dû fermer leurs portes. C’est silencieux et efficace.

Brisons le silence, faisons-le savoir autour de nous et écrivons à nos parlementaires ! La liste est ici.


Femina Europa

jeudi 27 novembre 2014

"Tels des veilleurs, nous éclairerons la nuit de ce monde"

"Au coeur des ténèbres, prendre soin de la fragilité": sur Padreblog, l'Abbé Grosjean commente la résolution adoptée hier sur le "droit fondamental" à l'avortement.

lundi 24 novembre 2014

Faut-il défendre nos convictions ?

Communiqué de Femina Europa

Nous attirons votre attention sur le sort des nombreux enfants survivants à un avortement tardif.  Ils sont abandonnés à la mort ou même tués par injection ou étouffement avant d’être jetés avec les déchets organiques.
 
Ces enfants naissent vivants et leur droit à la vie est bafoué.
 
Le Commissaire au Droits de l’Homme refuse de nous rencontrer, le Comité des Ministres a été incapable de se prononcer, 
reste l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe.
 
Nous vous demandons de signer la pétition de CitizenGo 
pour soutenir le Centre Européen pour la Loi et la Justice qui va saisir officiellement l’Assemblée Parlementaire, selon la procédure de pétition prévue par le règlement.
 
Il est urgent de dénoncer ces infanticides et d’y mettre fin. Signez ici!
 
 
 
Merci
 
Anne Girault
Présidente de Femina Europa
 

Pétition à l’attention du Conseil de l'Europe
A l’attention de la Présidente et des membres du Bureau de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
Chaque année en Europe, de nombreux enfants naissent vivants lors d’avortements tardifs. Ces enfants sont le plus souvent abandonnés à la mort sans soins, luttant pour respirer pendant parfois plusieurs heures, ou tués par injection létale ou asphyxie, puis jetés avec les déchets biologiques.
Suite au refus du Commissaire aux droits de l’homme et à l’incapacité du Comité des Ministres d’affirmer que tous les nouveau-nés ont le droit à la vie et aux soins de santé, nous vous demandons d’inscrire ce sujet à l’ordre du jour de l’Assemblée, conformément à l’article 65 du règlement.
Nous vous demandons d’enquêter sur la pratique des infanticides néonataux et de la condamner clairement.
Nous vous demandons en particulier de rappeler que tous les êtres humains nés vivants ont le même droit à la vie, à l’intégrité physique et aux soins de santé, sans discrimination fondée sur les circonstances de leur naissance, conformément à la Convention européenne des droits de l’homme et à la Convention relative aux droits de l’enfant.
Le Conseil de l'Europe ne peut pas renoncer à son devoir de garantir les droits fondamentaux à tous les êtres humains.
Un bébé prématuré est un être humain et mérite d’être protégé !

"M et le 3eme secret": un film de Pierre Barnerias, fils de l'un des Veilleurs de Tréguier!

dimanche 23 novembre 2014

Les "Familles plumées" à Saint-Brieuc aujourd'hui

Aujourd'hui à Saint-Brieuc, "les Familles plumées" se sont donné rendez-vous à 15h devant la préfecture pour dire leur opposition à la destruction de la politique familiale que mène actuellement le gouvernement.


Les conditions météo étaient particulièrement mauvaises, pourtant une soixantaine de personnes étaient présentes. Parmi elles, on a pu noter la présence de:

  • Stéphane de Sallier Dupin (conseiller régional de Bretagne, UMP), qui a pris la parole;
  • le président départemental des AFC, qui a pris la parole.
Une partie importante des personnes présentes n'était pas briochine et avait fait plus de 50 km pour venir. On a pu noter également la présence de manifestants en provenance de Brest (300 km aller-retour!).

Bravo à tous pour votre détermination à défendre la famille!




Avec plus de 50 manifestations partout en France, cette journée d'action a été un succès. Le collectif national des "Familles plumées" demande à être reçu par François Hollande: lire le communiqué ici.


Assises de l'écologie Humaine : Tugdual Derville nous appelle

mardi 18 novembre 2014

Bien joué Sens Commun!

A lire sur France Catholique.

Laurent Wauquiez soutient que l'abrogation est possible


Gregor Puppinck : 'Droit européen : l’abrogation de la loi Taubira est possible'

Gregor Puppinck : 'Droit européen : l’abrogation de la loi Taubira est possible' | Valeurs actuelles

Le regard de Zemmour sur la prise de position de Sarkozy chez Sens Commun


Éric Zemmour : "La première victoire culturelle... par rtl-fr

François-Xavier Bellamy à Saint-Brieuc (5)

Le 22 novembre 2014, François-Xavier Bellamy, normalien, agrégé de philosophie, professeur en classes préparatoires, maire-adjoint de Versailles, sera présent à Saint-Brieuc pour donner une conférence lors de la journée des familles des AFC des Côtes-d’Armor. C’est une chance extraordinaire que la venue de ce jeune philosophe et orateur hors-pair dans notre département !
Thème de cette conférence-débat :

La transmission, un enjeu majeur pour l’avenir 

Ce thème est en lien direct avec son dernier livre, Les Déshérités ou l’urgence de transmettre (Plon, 2014).



Nous vous proposons aujourd’hui le dernier article sur les cinq qui se sont succédé et qui vous ont permis de découvrir (ou redécouvrir) cet ouvrage, afin de vous donner envie de venir écouter et échanger avec son auteur le 22 novembre.
Dans ce livre, François-Xavier Bellamy interroge l’un des maux essentiels de notre société : le refus de la transmission. Pourquoi avons-nous abandonné ce devoir fondamental à l’égard de nos enfants : transmettre notre culture ?

5 : Saurons-nous faire preuve de reconnaissance ?

Selon Bellamy, notre époque a érigé en idéal un modèle d’individu libéré de toute dette envers ceux qui l’ont précédé : reniant toute transmission, il n’a lui-même rien à transmettre. Mais c’est ainsi que meurt une civilisation.

1.       A travers l’acte de transmission, l’enseignant exprime sa générosité à l’égard de son élève. Il lui prouve qu’il ne lui est pas indifférent, laissant ainsi à l’enfant devenu adulte la possibilité de lui exprimer une gratitude. Dans la culture qu’on lui a transmise, l’élève se reconnaît, et s’en sentira à son tour reconnaissant : devenu adulte, il transmettra ce qu’il a reçu. La reconnaissance est efficace : elle sert à fonder notre action.

2.       Mais notre époque est marquée par l’ingratitude : nous ressentons en effet une véritable fascination pour le « self made man », celui qui ne doit rien à personne, muré dans l’orgueil de sa solitude indifférente. Nous n’acceptons pas de reconnaître en toute humilité que nous avons été des enfants, que nous avons eu besoin de recevoir ce qui nous précédait pour devenir adultes. Notre culture meurt de cette ingratitude.

3.       Dès lors, en condamnant notre culture, nous condamnons nos enfants et notre civilisation. Et il y a désormais urgence : la déculturation progressive engendre l’ensauvagement accéléré du monde, et notre patrimoine, s’il n’est pas transmis, risque de disparaître définitivement. On ne protège pas la culture en la stockant égoïstement, mais en la partageant.

Extrait : « Ne pas nous remettre en question, laisser s’imposer ce climat de pauvreté intellectuelle et spirituelle qui naît de notre passivité, serait ainsi devenir coupables ou complices de ce crime  contre notre propre humanité. Quand reconnaîtrons-nous enfin la nécessité de cette médiation, et la valeur de ce qui nous a été donné ? Quand renoncerons-nous à l’ingratitude des esprits forts, qui oublient d’où leur vient la liberté  qu’ils ont conquise ? Quand aurons-nous l’humilité de nous reconnaître héritiers de ce trésor qui nous précède, accumulé pour nous pendant des millénaires par le travail des hommes marchant vers leur propre humanité ? Et quand offrirons-nous à nos enfants ce même trésor, augmenté pour eux de notre propre effort ? […]

Il est donc nécessaire de vivre, comme une urgence personnelle et collective, l’expérience de la reconnaissance. » (Les Déshérités, p. 205-206)

Retrouvez les informations pratiques concernant cette conférence à Saint-Brieuc ici à la page "Actualités en Côtes-d'Armor" de ce blog. 

Un jeune cuisinier breton de talent!

A lire dans Le Figaro.

samedi 15 novembre 2014

Assises de l'écologie humaine: 6 et 7 décembre à Paris


Réécoutez la présentation de ces Assises de l'Ecologie humaine par Tugdual Derville, Ségolène du Closel et Colombe Petit en podcast sur Radio Notre Dame (émission du 13 novembre).

mercredi 12 novembre 2014

Manifestation à Saint-Brieuc dimanche 23 novembre

Le collectif des "Familles plumées" appelle à manifester devant toutes les préfectures de France pour dénoncer le démantèlement de la politique familiale par le gouvernement (réduction du congé parental, pression fiscale, allocs sous condition...).



Dans les Côtes-d'Armor, la manifestation aura lieu:


Dimanche 23 novembre 2014 
à 15h
Devant la préfecture de Saint-Brieuc

Toutes les informations sur le site des Familles plumées.


mardi 11 novembre 2014

François-Xavier Bellamy à Saint-Brieuc (4)

Le 22 novembre 2014, François-Xavier Bellamy, normalien, agrégé de philosophie, professeur en classes préparatoires, maire-adjoint de Versailles, sera présent à Saint-Brieuc pour donner une conférence lors de la journée des familles des AFC des Côtes-d’Armor. C’est une chance extraordinaire que la venue de ce jeune philosophe et orateur hors-pair dans notre département !

Thème de cette conférence-débat :

La transmission, un enjeu majeur pour l’avenir 


Ce thème est en lien direct avec son dernier livre, Les Déshérités ou l’urgence de transmettre (Plon, 2014).
Nous vous proposons aujourd’hui le quatrième mail sur les cinq qui se succéderont et vous permettront de découvrir (ou redécouvrir) cet ouvrage, afin de vous donner envie de venir écouter et échanger avec son auteur le 22 novembre.
Dans ce livre, François-Xavier Bellamy interroge l’un des maux essentiels de notre société : le refus de la transmission. Pourquoi avons-nous abandonné ce devoir fondamental à l’égard de nos enfants : transmettre notre culture ?

4 : Il n’existe pas de choc des cultures, mais un choc des incultures.

Selon Bellamy, nous avons aujourd’hui, à tort, peur de transmettre notre culture parce que nous y voyons un danger. Nous nous trouvons alors confrontés à cette question : quelle culture transmettre ?
1.     Les éducateurs actuels sont hantés par cette question. Chaque culture est particulière et imparfaite. Si transmettre une culture signifie la penser supérieure aux autres, alors il vaudrait mieux délaisser cette culture particulière et ne plus transmettre qu’un « humanisme universel ». La culture est dès lors considérée comme une source de conflits.

2.     Mais c’est là la grande erreur d’analyse, car pouvoir s’ouvrir au sens de l’universel suppose d’abord être passé par l’acquisition d’une culture particulière. C’est parce que nous avons reçu le meilleur d’une certaine culture que nous sommes capables d’estimer les spécificités des autres cultures. Le particulier est donc  la condition d’accès à l’universel.

3.     Mais alors, quelle culture transmettre ? De même que nous aimons nos parents non pas parce qu’ils sont les meilleurs parents qui soient mais parce qu’ils sont nos parents et que c’est d’eux que nous avons reçu notre humanité, nous devons aimer notre culture parce que c’est elle qui  nous a façonnés. Nous avons le devoir de transmettre notre culture, tout simplement parce qu’elle est la nôtre.

Extrait : « L’école peut […] accompagner l’enfant jusqu’à cette ouverture à l’universel. Elle peut susciter en lui, mieux encore que le refus de la violence, le désir du dialogue ; mieux que la tolérance, le respect et l’intérêt ; mieux que la non-discrimination, une attention singulière à chacun. L’école peut tout cela ; mais seulement par le moyen qui lui est propre, cette médiation d’une culture que son essence même est de transmettre.
Tout le problème naît d’une inversion illogique : nous confondons cette mission de l’école avec les bienfaits – réels – que nous pouvons en attendre.» (Les Déshérités, p. 195-196)

Retrouvez les informations pratiques concernant cette conférence à Saint-Brieuc à la page "Actualités en Côtes-d'Armor" de ce blog.


mercredi 5 novembre 2014

Certains à gauche commenceraient-ils à être lucides? "La PMA est avant tout un gigantesque marché".

Un "simple citoyen" de gauche signe sous un pseudonyme un ouvrage qui dénonce le grand marché de la reproduction artificielle, de l'eugénisme et du transhumanisme à venir. A lire dans Libération.

mardi 4 novembre 2014

Le PS veut plancher sur la « nouvelle étape de l’évolution humaine »

Le PS veut plancher sur la « nouvelle étape de l’évolution humaine » | Gènéthique

François-Xavier Bellamy à Saint-Brieuc (3)

Le 22 novembre 2014, François-Xavier Bellamy, normalien, agrégé de philosophie, professeur en classes préparatoires, maire-adjoint de Versailles, sera présent à Saint-Brieuc pour donner une conférence lors de la journée des familles des AFC des Côtes-d’Armor. C’est une chance extraordinaire que la venue de ce jeune philosophe et orateur hors-pair dans notre département !

Thème de cette conférence-débat :

La transmission, un enjeu majeur pour l’avenir 

Ce thème est en lien direct avec son dernier livre, Les Déshérités ou l’urgence de transmettre (Plon, 2014).


Nous vous proposons aujourd’hui le troisième article sur les cinq qui se succéderont et vous permettront de découvrir (ou redécouvrir) cet ouvrage, afin de vous donner envie de venir écouter et échanger avec son auteur le 22 novembre.

Dans ce livre, François-Xavier Bellamy interroge l’un des maux essentiels de notre société : le refus de la transmission. Pourquoi avons-nous abandonné ce devoir fondamental à l’égard de nos enfants : transmettre notre culture ?

3 : La culture est le refus de l’indifférence

Selon Bellamy, la société contemporaine fait preuve d’une terrible violence à l’égard des individus : en leur retirant l’accès à la culture, elle les condamne à l’indifférence et les prive ainsi de liberté.
1.     Générer des êtres indéterminés, indifférents, interchangeables est perçu par notre société comme la solution pour que les individus accèdent à une liberté parfaite, puisqu’aucun lien ne les unirait ni ne les relierait entre eux. La figure idéale devient donc celle de l’adolescent muré dans une indifférence ignorante et hautaine. Notre société contemporaine est fascinée par le fantasme de l’indifférence.

2.     Or, la culture est justement ce qui permet le discernement. Grâce à elle, toutes les singularités du monde deviennent apparentes. La complexité du réel ne se laisse pas appréhender sans éducation : le regard de qui n’a pas appris à regarder est aveugle, l’oreille de qui n’a pas appris à écouter est sourde. A l’homme inculte, la nature ne dit rien.

3.     Savoir distinguer les différences, c’est faire l’expérience de l’altérité et pouvoir s’en émerveiller. Appréhender les nuances, c’est sortir de l’ennui en éveillant une curiosité toujours renouvelée, et pouvoir finalement choisir librement. L’autorité de celui qui transmet n’a donc pas pour but d’enfermer les individus dans un cadre réducteur mais au contraire de leur permettre de mûrir leurs choix de demain. Par conséquent, la culture est la condition d’une authentique liberté.

Extrait : « Car personne ne devient plus libre pour avoir été préservé de toute autorité. En fait, il n’y a pas d’enfant-roi : il n’y a que des enfants devenus les tyrans d’eux-mêmes, les esclaves de l’immédiateté, pour avoir été privés des repères qui auraient pu les aider à fonder de vrais choix. C’est l’une des fonctions les plus décisives de la culture que de transmettre ces repères : les distinctions qu’elle véhicule, les valeurs qu’elle transmet sont la condition d’une authentique autonomie. Pour avoir une chance de devenir libre, il faut naître dans un monde dont quelque chose soit dit, et dont quelque chose soit interdit. » (Les Déshérités, p. 182-183)

Retrouvez les informations pratiques concernant cette conférence à Saint-Brieuc à la page "Actualités en Côtes-d'Armor" de ce blog.


vendredi 31 octobre 2014

mercredi 29 octobre 2014

Les élus présents aux Manifs Pour Tous du 5 octobre (Paris et Bordeaux)

Bellamy, invité sur Europe 1 aujourd'hui, parle de Rousseau et de sa conception de l'éducation

François-Xavier Bellamy à Saint-Brieuc (2)

Le 22 novembre 2014, François-Xavier Bellamy, normalien, agrégé de philosophie, professeur en classes préparatoires, maire-adjoint de Versailles, sera présent à Saint-Brieuc pour donner une conférence lors de la journée des familles des AFC des Côtes-d’Armor. C’est une chance extraordinaire que la venue de ce jeune philosophe et orateur hors-pair dans notre département !

Thème de cette conférence-débat :

La transmission, un enjeu majeur pour l’avenir 

Ce thème est en lien direct avec son dernier livre, Les Déshérités ou l’urgence de transmettre (Plon, 2014).


Nous vous proposons aujourd’hui le deuxième article sur les cinq qui se succèderont et vous permettront de découvrir (ou redécouvrir) cet ouvrage, afin de vous donner envie de venir écouter et échanger avec son auteur le 22 novembre.
Dans ce livre, François-Xavier Bellamy interroge l’un des maux essentiels de notre société : le refus de la transmission. Pourquoi avons-nous abandonné ce devoir fondamental à l’égard de nos enfants : transmettre notre culture ?

2 : La culture, condition essentielle de notre humanité

Selon Bellamy, il est primordial que nous comprenions le paradoxe selon lequel nous ne pourrons accéder pleinement à notre liberté d’être humain que si nous acceptons notre dépendance envers autrui.
1.     « Deviens ce que tu es » (Pindare) : La culture nous transforme, si nous acceptons de ne pas la laisser hors de nous. Elle ne prend toute sa valeur que lorsqu’elle est transmise et qu’elle nourrit celui qui la reçoit. Elle n’augmente pas ce que nous avons, mais ce que nous sommes. La culture n’est pas un bagage mais un héritage.

2.     Nous devons par conséquent accepter la médiation d’autrui, sans quoi nous ne pouvons accéder à notre propre singularité. Ainsi, si nous ne maîtrisons pas le langage, nous ne pouvons même pas avoir conscience de nous-mêmes. Pour connaître le monde et nous connaître nous-mêmes, il nous faut les mots des autres. Notre singularité ne nous est donc accessible qu’à travers l’altérité.

3.     Dès lors, notre modernité triomphante qui s’est attelée à déconstruire systématiquement tradition, transmission, médiation, a commis un crime contre l’humanité. Elle a enfermé l’homme dans l’ignorance, l’empêchant ainsi d’user pleinement de ses facultés humaines, et le transformant en barbare, homme sans mots qui n’a plus à sa disposition que la violence. A celui qui n’a pas reçu la culture, il ne reste que la barbarie.

Extrait : « Bien sûr, toute la civilisation n’arrachera pas du cœur de l’homme sa capacité à faire le mal : le plus érudit des peuples, ou des individus, n’est pas préservé des tentations de la haine et de  la violence. La culture, malheureusement, n’empêche pas toujours l’homme d’être inhumain ; mais l’inculture l’empêche d’être humain. […] L’homme n’est pas lui-même sans médiation : laissé en friche, il demeure à l’état brut ; et cette brutalité va contre sa nature, elle l’enferme dans une inhumaine sauvagerie. Voilà le cœur du paradoxe : abandonner l’homme à la nature, c’est le dénaturer. L’augmenter d’une tradition, lui offrir une autorité, c’est lui donner au contraire l’occasion de s’approcher de sa nature. » (Les Déshérités, p. 154-155)

Retrouvez les informations pratiques concernant cette conférence à Saint-Brieuc à la page "Actualités en Côtes-d'Armor" de ce blog.


Bouleversants, ces témoignages de personnes nées de PMA

A lire ici.

Les Français ne veulent pas de la GPA

D'après un sondage du Figaro:


mardi 28 octobre 2014

dimanche 26 octobre 2014

Entretien avec F-X. Bellamy, paru dans "La Nef" du mois d'octobre

L'urgence de transmettre

François-Xavier Bellamy, philosophe, enseignant, maire-adjoint de Versailles, est aussi engagé dans le débat d'idées, très en pointe depuis qu'il a participé à la fondation des « Veilleurs ». Il vient de publier un essai remarquable (Les Déshérités, ou l'urgence de transmettre, Plon, 2014, 210 pages,17€), à lire et à faire lire, sur la nécessité vitale de revenir à la transmission de la culture.
La Nef - En quoi la crise de la culture, et au-delà de toute la société, est-elle la conséquence d'une rupture de la transmission, thèse centrale de votre livre?
François-Xavier Bellamy - La crise que nous traversons, sous toutes ses formes, me semble avoir une seule et même racine: dans nos sociétés occidentales, quelques générations ont refusé de transmettre à leurs successeurs ce qu'elles-mêmes avaient reçu. Il s'agit là d'un phénomène tout à fait inédit dans l'histoire des hommes: une immense majorité d'adultes en sont venus à penser qu'enseigner à leurs enfants le savoir, la culture, la morale, la religion dont ils avaient hérité avant eux, allait enfermer leur liberté et les priver de leur spontanéité. Cette rupture de la transmission, qui s'est opérée aussi bien à l'école que dans les familles, dans les institutions publiques comme dans l'Église, est la cause unique des nombreuses facettes de la crise que nous vivons: échec éducatif, érosion du lien social, isolement individualiste, fragilisation des familles... Même sur le terrain de l'économie et de l'environnement, nous vivons une rupture de la transmission.
Vous écrivez que cette rupture n'est pas due à un échec, mais est le résultat d'une volonté délibérée qui se manifeste clairement chez trois grands penseurs, Descartes, Rousseau et Bourdieu: pourriez-vous nous expliquer cela?
En effet, cette rupture de transmission est l'aboutissement d'un mouvement de fond, de très grande ampleur - qu'il sera sans doute difficile de résumer ici en quelques mots! Pour le dire simplement, je crois que nous avons raison de décrire la situation présente comme une crise; et cependant, contrairement à ce que l'on pourrait penser spontanément, cette crise n'est pas un échec, ni un accident. Elle est le résultat de la critique dont la modernité a fait son obsession. La modernité, vous le savez, commence avec le travail de Descartes, qui par l'effort du doute tente de se libérer de tout ce qui lui a été enseigné: pour la première fois, le fait d'avoir reçu une éducation apparaît comme une malédiction, dont l'esprit critique peut seul nous délivrer. Rousseau prolonge cette perspective en interdisant à l'adulte d'influencer l'enfant: il faut le laisser, pour ainsi dire, à l'état naturel, le protéger de l'inutile fatras de la culture. Bourdieu, enfin, accomplit cette dénonciation de la transmission, en la présentant comme l'occasion d'une discrimination, d'une ségrégation sociale. La condamnation qu'il développait dans Les Héritiers, un ouvrage paru il y a tout juste cinquante ans, habite désormais notre inconscient collectif...
Comment expliquer que de telles idées heurtant a priori le bon sens aient pu se concrétiser, malgré le désastre auquel elles conduisent et qui est maintenant patent?
Ce qui anime cette volonté de déconstruction, c'est l'orgueil de l'homme qui voudrait que rien ne le précède, qui refuse d'avoir besoin de rien recevoir. Et cet orgueil - nous le constatons malheureusement dans nos propres vies, qui n'en sont jamais complètement indemnes - cet orgueil nous conduit irrémédiablement à nier le réel lorsqu'il nous oblige à reconnaître que nous ne pouvons nous suffire à nous-mêmes. Cette négation peut durer jusqu'au moment où le réel se rappelle brutalement à nous: c'est ce moment que l'on appelle une crise.
Pourquoi, pour refonder la transmission, faut-il comprendre que la culture relève davantage de l'être que de l'avoir?
Nous décrivons souvent la culture comme un bagage: comme si l'école donnait les « acquis » nécessaires pour s'en sortir dans la vie, pour tirer son épingle du jeu sur le marché du travail. Quelle perspective réductrice! La culture n'est pas un outil qu'on stocke, elle est ce par quoi nous pouvons devenir nous-mêmes. Elle n'est pas accessoire, mais essentielle. Prenez la langue, qui en est la première forme: elle ne nous permet pas simplement d'exprimer une idée qui serait déjà formée en nous. Au contraire: les mots que nous avons reçus sont tout simplement la condition même de notre pensée. Ainsi, nous ne portons pas notre culture comme un bagage encombrant: c'est elle qui nous porte, et qui nous conduit jusqu'à notre propre liberté, jusqu'à notre être singulier.
La rupture de la transmission conduit à gommer toutes les différences: n'est-ce pas l'objectif d'une société de consommation mondialisée où les hommes ne sont plus que des consommateurs interchangeables, qu'ils vivent à Paris, New York ou Pékin?
Effectivement, la déconstruction de la transmission nous condamne à l'aliénation véritable, l'uniformité d'une société privée de ce qui peut seul faire naître des personnalités et des identités singulières. La mondialisation est l'une des formes que prend aujourd'hui cet appauvrissement culturel.
À partir de là, faites-vous un lien entre la destruction de la culture et l'expansion de l'idéologie libérale-libertaire qui se traduit aussi bien par la financiarisation de l'économie que par l'évincement des nations ou l'avancée de toutes les « lois sociétales » comme le "mariage pour tous"?
Bien sûr: dans tous les domaines se déploie une même volonté de déconstruction, dont la modernité espère voir surgir un grand vide qu'elle confond avec la liberté... Voilà son espoir secret: lorsque nous serons délivrés du fardeau de la culture, et ainsi rendus insensibles aux singularités de la nature, nous pourrons enfin construire seuls nos vies, à partir de rien. La première étape consiste à vider les mots de leur sens: ne plus pouvoir dire « homme » ou « femme », « vrai » ou « faux », « bien » ou « mal » - ne plus rien pouvoir dire, pour pouvoir faire n'importe quoi de notre existence: au fond, il s'agit, pour n'être plus déterminés par rien, de devenir complètement indifférents, indistincts. Et pour y parvenir, il faut commencer par combattre la langue elle-même: affirmer par exemple qu'un papa et une maman, c'est en fait la même chose, c'est vider ces mots de leur substance, et ainsi rendre impossible toute distinction, pour pouvoir agir n'importe comment, dans le vide ainsi créé. De la signification du mariage, il ne reste plus qu'un chiffre: une paire d'individus. Nous voyons se dessiner ainsi ce que le pape François, à Lampedusa, appelait « la mondialisation de l'indifférence »: l'appauvrissement de la culture dissout toute trace d'altérité, pour ramener les personnes à la plus pauvre des différences, la distinction numérique. Incapables d'exprimer l'infinie singularité des personnes, nous ne pouvons plus les considérer que comme des individus identiques, comme de simples numéros. Le retrait de la langue accompagne l'hégémonie de la technique et de l'administration. Au fond, il s'agit de combattre la description du monde jusqu'à ce que soit accomplie sa numérisation.
Le remède, dites-vous, est de ne plus avoir peur de transmettre notre culture: comment cela peut-il se faire concrètement dans le contexte actuel? Comment redonner le sens des limites sans revenir à la notion de transcendance, donc de Dieu?
La crise que nous traversons est l'occasion qui nous est donnée de retrouver le contact avec le réel. Elle se manifeste bien sûr de façon douloureuse; mais il nous appartient sans doute d'offrir à nos contemporains les mots qui leur manquent pour penser ce qui nous arrive, et la nécessité de ces distinctions qui doivent nous guider si nous voulons vivre une authentique liberté. Finalement, la plus urgente des reconquêtes, c'est celle du vocabulaire; car encore une fois, c'est dans une langue riche de sens que notre regard peut contempler le réel, et accepter de s'en émerveiller. C'est d'ailleurs à cela qu'aspirent ceux qui nous entourent, et tant de jeunes en particulier, même et surtout parmi les plus déshérités! Pour faire ce premier pas, il n'est pas nécessaire, je crois, d'invoquer une transcendance; même si nous devons être bien conscients que, ultimement, la conversion que nous avons à vivre et à transmettre est tout entière spirituelle. Le contraire de la déconstruction, c'est l'action de grâces.
Vous avez été l'un des animateurs des « Veilleurs » et êtes très engagé dans le combat intellectuel depuis la mobilisation de la Manif pour tous: quelle leçon tirez-vous de ces événements et comment voyez-vous l'avenir, peut-on agir pour inverser la tendance?
Non seulement nous pouvons « inverser la tendance », mais nous le devons! Car le chemin de la déculturation est un chemin de mort - l'autre nom de cette « culture de mort » que l'Église a su si bien, et si tôt, désigner. Je crois que cette inversion - ou plutôt cette conversion - répond, au fond, à la soif inconsciente de l'immense majorité de nos contemporains. L'épisode du débat sur le « mariage pour tous » a révélé, au fond, que la victoire est peut-être proche; il a sans doute marqué la dernière victoire d'une génération obsédée par la destruction de notre héritage, mais qui, de façon logique, part aujourd'hui sans héritiers. Les jeunes au contraire ont témoigné en nombre, et avec une grande générosité, de leur désir d'une société qui accepte de reconnaître ce qu'elle reçoit, la fécondité de la nature dans les différences qui la traversent, et la richesse de la culture dans la sagesse qu'elle nous transmet. Voir tant de jeunes se lever pour refuser qu'on leur vole leur héritage, voilà un immense signe d'espérance!

Propos recueillis par Christophe Geffroy.