Aux Veilleurs de Tréguier

Aux Veilleurs de Tréguier:

En veilleur parmi tant d'autres, je serai avec vous par la pensée! Je voudrais simplement que ces quelques mots vous disent combien votre fidélité est précieuse. Dans notre univers où tout passe, où tout change, où rien ne semble fait pour durer, votre présence suffit à prouver qu'il reste un lieu sur lequel puisse se fonder une espérance; et ce lieu, c'est votre fidélité, c'est la fidélité qui nous unit. Le témoignage qui nous anime n'était pas passager, et notre engagement n'était pas l'affaire d'un moment... Nous ne sommes pas accrochés au passé, au contraire: nous sommes tout entiers présents à l'actualité de ce message. Le sens de la dignité de l'homme, de la femme et de l'enfant; le refus de toute commercialisation du corps; le refus de tout asservissement des esprits; le désir de rappeler la beauté et la fécondité de la famille: voilà ce qui nous réunit, et qui est plus actuel, plus profondément actuel que les opinions de circonstances successivement adoptées par l'univers médiatique et politique d'un pays qui semble avoir perdu tout cap.

C'est à cette actualité de toujours que nous voulons rester toujours fidèle.

Nous le savons bien - et ici, en Bretagne, vous le savez mieux que quiconque: le flux et le reflux, les marées, les variations du ciel, des vents et des saisons, le froid et le chaud, la pluie, la bruine et la brume, le calme plat qui fige tout comme la tempête qui agite l'océan, rien de tout cela ne parvient à ébranler le phare, s'il est bien ancré sur le rocher. Rien ne le détourne de sa mission. Quand la nuit semble tomber sur une société tout entière, il faut la fidélité silencieuse des gardiens de phares pour allumer dans l'obscurité une toute petite flamme dont la signification mystérieuse suffit à éviter bien des naufrages. Il faut la présence fidèle des hommes qui, dans la nuit, gardent la lumière allumée, pour veiller sur les autres hommes qui tentent de trouver un chemin dans la pénombre... Merci d'être ces veilleurs; merci pour votre fidélité! (François-Xavier Bellamy, 22 novembre 2014).

lundi 4 novembre 2013

Interview du Père Daniel-Ange

L'INTERVIEW
Le Père Daniel-Ange publie coup sur coup quatre livres (!) qui sont autant de recueils d’arguments pour vivre intensément le grand moment de réveil éthique que nous vivons aujourd’hui.

 Vous avez participé en juin dernier à Rome à un colloque de deux jours, en présence du pape François, sur Êvangelium Vitae, «  L’Évangile de la vie  », une lettre encyclique de Jean-Paul II qui date de 1995…

C’est l’actualité la plus urgente en ce moment avec tout ce qui touche par ailleurs au gender, car c’est un immense tsunami qui nous tombe dessus pour détruire notre humanité du dedans. Le combat ne porte plus sur des questions adjacentes, mais sur les racines mêmes de notre humanité. C’est le dragon rouge feu de l’Apocalypse qui s’attaque aux enfants de la Femme pour les perdre. Mais, nous combattons comme de grands victorieux d’avance. Parce que notre main est glissée dans celle de la Reine du Ciel.

 Quand il parle du mouvement de contestation actuelle, Gérard Leclerc évoque spontanément Mai 68, mais pour vous ce serait plutôt la Pologne de 1981…

Cela me rappelle en effet ce que j’ai vu de mes yeux en Pologne en 81, au moment de ce qu’on appelait «  l’état de guerre de l’État contre la nation  »  : la répression brutale de ces petits jeunes qui veillaient la nuit autour de leur croix en fleur et de leurs petites lumières, qui se faisaient coffrer, etc. Tous les médias achetés, censurés. C’était le système communiste des années poststaliniennes. Et finalement tout ce système a fini par s’effondrer grâce au courage justement de ces foules et surtout, de ces jeunes qui étaient prêts à aller en prison plutôt que de ne pas manifester contre l’oppression totalitaire. Nous sommes dans un combat de même type. Ce qui nous donne beaucoup de joie, car c’est une époque passionnante. On ne peut plus s’embêter, on ne peut plus rester sans rien faire, sauf à accepter de devenir complice de l’idéologie totalitaire. On doit se prononcer, pour ou contre. Nous n’aurons plus le droit à la lâcheté.

 D’où le lancement de vos trois nouveaux petits essais coédités dans la collection «  Au créneau  » par les Éditions de l’Emmanuel et du Jubilé… Le premier s’intitule SOS la vie, on la tue, avec une couverture tamponnée «  Politiquement incorrect  ».

Voilà. Si vous voulez être politiquement incorrects, vous pourrez aussi découvrir le deuxième volume de cette collection, qui va porter sur l’aberration du gender dans les écoles et dont le titre est L’amour, on le prostitue. Le troisième «  Au créneau  » sera L’Église, on la torture, sur les martyrs d’aujourd’hui.
Et entre le premier, déjà sorti, et le second qui sort ces jours, j’ai publié aussi un petit livre synthétique, Mai 13 insurrection (mois de Mai 13 comme on dit Mai 1968 et je rejoins donc Gérard sur ce plan). J’y ai mis notamment mes lettres aux Veilleurs qui ont été lues lors des fameuses veillées durant tout l’été. Ça touche aux aberrations de l’enseignement, l’endoctrinement, le lavage de cerveau des enfants arrachés à leur famille.

 Perversion, peut-on dire  ?

... Perversion, absolument. Un des titres de chapitre de cet essai est «  Pour les pervertir, l’État kidnappe nos enfants  ». Jusque dans les crèches, les maternelles, etc., c’est du viol psy des enfants. Et là, on doit être prêts à la prison plutôt que voir nos enfants être pervertis sous nos yeux et arrachés à leur famille. Toutes ces choses sont dites noir sur blanc dans les documents du ministère de l’Éducation nationale. Il faut arracher les élèves — le mot «  arracher  » est de Peillon — aux stéréotypes familiaux, aux «  stéréotypes sexuels  », etc., il faut déconstruire la bipolarité homme/femme. Au moins ça a l’avantage d’être clair. On sait à qui on a affaire et d’ailleurs, il veut aussi arriver à imposer à nos enfants une nouvelle religion.
Il faut lire M. Peillon, dans son livre sur la Révolution française. Et il précise  : une nouvelle liturgie, un nouveau culte, une nouvelle transsubstantiation, un nouveau clergé, etc. Vous avez des pages entières sur cette nouvelle religion, imposée à travers ce que j’appelle la déesse Gender qui va s’accoupler avec la fameuse Deep Ecology, c’est-à-dire la nature-mère d’où il faut détrôner l’homme. Maintenant, un animal a beaucoup plus de valeur que l’Homme, l’Homme a détruit la création, donc il faut le punir. Tout ça c’est enseigné dans les écoles en Australie. Et donc ça va nous arriver l’an prochain.

 C’est tellement énorme qu’on ne peut pas y croire…

C’est pour cela que mon petit livre Mai 13 donne des faits. Par exemple, ces écoles nordiques où on interdit aux garçons de faire pipi debout…
On veut la parité partout, sauf là où elle est vitale pour tout enfant  : discriminant la famille. Alors là, il n’y a plus de parité. Parce qu’il n’y a plus d’homme et de femme. Tout est neutre, tout est ratiboisé. C’est maintenant le pansexuel, on emploie ces mots, le pansexuel et l’unisexuel, etc. Vous allez être obligés, à moins de faire objection de conscience, de dire à des gamins  : «  Tu es mâle physiquement, mais tu peux être féminin.  » Et on aura aussi des TransGender clinics comme aux États-Unis et en Angleterre, c’est-à-dire des sex re-assignements, pour les enfants, à coup d’hormones, de petites opérations chirurgicales, pour changer les apparences anatomiques. Comme dans la chanson, la petite fille dit  : «  Sans contrefaçon, je suis un garçon...  » Pas de problème. Mais, ce qu’on ne dit pas, c’est qu’à l’âge de 15-16 ans, 50 % des enfants concernés ont déjà fait un suicide aux États-Unis. Par ailleurs, le rapport Mark Regnerus, étude réellement scientifique faite au États-Unis, qui montre les souffrances des enfants dans les couples homosexuels, est censuré en France. On veut que les petits garçons et les petites filles ne sachent pas s’ils sont garçon ou fille. Il faut que tout le monde soit androgyne, soit «  bi  ». On ne saura même plus comment un enfant peut appeler son prof. Parce qu’on voit maintenant des profs qui sont homme un jour, ils arrivent en femme le lendemain, ou quelques jours après. Donc avant on disait «  Monsieur  », maintenant, il faut dire «  Madame  ». Quant à «  Mademoiselle  » c’est la faute de goût absolue, bientôt un crime. Tu ne pourras plus dire «  Bonjour Monsieur  », mais il faudra commencer par demander  : «  Quel est votre genre  ? — Eh bien moi je suis bi — Bonjour bi  ». Parce que ce sera une insulte de lui dire « Monsieur » si son gender est féminin.

 Il faut organiser la résistance en commençant par les écoles catholiques…

Mais exactement. Parce que les grands médias sont achetés, noyautés, formatés. Heureusement qu’il y a Internet pour savoir la réalité, voir ce qui se passe dans les autres pays. On y parle déjà de «  mariages  » légaux à trois, quatre, cinq personnes  ! N’importe quoi  !

 C’est peut-être quant à l’euthanasie que certains exemples étrangers font le plus peur…

Oui. En Belgique, au Luxembourg, en Angleterre, en Hollande surtout (sans jeu de mot, pardon), la plupart des gens sont terrorisés. Les personnes âgées n’osent plus aller ni à l’hôpital, ni en maison de retraite. Parce qu’elles se font zigouiller en douce, sans leur accord, sans l’accord de la famille. Un seul médecin décide alors que, normalement, il faut être trois. Toutes les balises qu’on avait mises ont déjà sauté et des personnes âgées vont se réfugier en Allemagne.

 Pourquoi est-ce qu’en Allemagne, ils sont farouchement contre l’euthanasie  ?

Au risque de dépasser le trop fameux «  point Godwin  », on ne peut pas éviter de dire que c’est à cause des antécédents nazis. Hitler, en 1935, a décidé de sensibiliser la population allemande à «  l’urgence  » d’éliminer les personnes démentes, handicapées, malades, puis âgées, coquilles vides, économiquement non rentables qui coûtent cher à la société. Le futur Benoît XVI a eu un petit-cousin qui a disparu comme ça. Il se demandait, à l’âge de 12 ans, dans son village, pourquoi, tout à coup, la personne aveugle, la personne qui boite, etc., partaient toutes en vacances et il trouvait que les vacances duraient longtemps. Parce qu’il ne les revoyait plus jamais. Ça préparait la Shoah. C’était le premier «  génocide  », si je puis dire.
Et maintenant, on reprend sans sourciller les expressions d’Hitler, mot à mot. Par exemple, dans sa lettre aux infirmières et aux médecins, que je cite dans mon livre  : «  Il faut leur accorder une mort miséricordieuse, par compassion.  » Et on reprend, en général sans citer ses sources, des paragraphes entiers du rapport Binding Haus, d’un psychiatre, à qui il avait demandé de justifier les bienfaits de l’euthanasie pour une population.
Tout ça vient d’Hitler  ! Et c’est à mon avis tout simplement pour ça que l’ONU a refusé qu’on célèbre les cinquante ans du procès de Nuremberg, parce que les grands criminels nazis ont été condamnés pour quoi  ? Pour euthanasie. Et les subalternes ont été condamnés parce qu’ils n’ont pas fait objection de conscience. Ils répondaient : «  Mais on obéissait, on faisait notre devoir. On recevait les ordres du ministère.  » Réponse des juges  : «  Vous auriez dû faire désobéissance civile, vous aviez le devoir de désobéir.  »
Tous ces antécédents sont d’une actualité incroyable. En Hollande, dire qu’on est «  fatigué de vivre  » suffit pour se faire euthanasier. Et maintenant, on discute en Belgique d’abaisser à 12 ans l’âge où on aura le droit de se faire euthanasier. En Angleterre, un tiers des décès dans les hôpitaux sont des euthanasies non légales  ! Et, l’immense majorité, sans aucun consentement, ni de la famille ni de la personne.
Et, en France il y a déjà des euthanasies clandestines qui se font avant toute éventuelle légalisation. Donc c’est vous dire ce que ce serait après  : infernal  !

 Il y a d’autres domaines qui vous inquiètent  ?

Il y a tellement de dérives qu’on ne sait plus si on doit y prêter attention. Vous savez par exemple que le Parlement suisse, le Conseil fédéral, est en train de discuter de la légalisation de l’inceste. Et quelle raison on donne  ? «  ça se fait, en tout cas.  » J’ai envie de leur répondre  : «  Bon d’accord. Moi, je fonde un parti politique pour la légalisation du meurtre, du viol et du vol, puisque ça se fait.  » Il y a tout un mouvement en Allemagne pour légaliser la zoophilie. Et un hurluberlu s’est rendu célèbre en réclamant de pouvoir «  épouser  » sa chienne… Il ne plaisante pas.
Le sénateur de l’Oklahoma Ralph Shortey a constitué un dossier tendant à prouver qu’un fournisseur de Pepsi-Cola utilisait des cellules souches provenant d’embryons humains dans ses recherches pour produire des rehausseurs de goût. Plus rien ne nous étonne…

 Vous développez une argumentation à propos des musulmans dont l’intégrisme serait renforcé par la vision de nos dérives auxquelles ils assimilent d’ailleurs le christianisme…

Oui car la protestation de la plupart des chrétiens est le plus souvent inaudible. Il aura fallu les Manifs pour tous pour que les musulmans de France constatent que les chrétiens sont comme eux, horrifiés par la plupart de ces aberrations. Parce que, jusque-là, ils ne le voyaient pas. Ils ne vont pas lire une déclaration d’un évêque dans la Documentation catholique. Les imams du Caire, ils ne vont jamais lire ça. Tandis que voir tout un peuple qui se soulève — 1,4 million de manifestants devant l’Arc de Triomphe — ça ouvre leurs yeux. Et ils peuvent se dire  : «  Mais, les chrétiens, ils ne sont pas si mauvais que ça.  » La fameuse pétition déposée au CES a été l’occasion de rencontres dans les moquées. Le site Internet des «  Musulmans pour l’enfance  » est remarquable à propos du gender. Il annonce en substance  : «  Nous n’enverrons pas un seul enfant musulman dans les écoles publiques françaises si le gender y est enseigné. Nous créerons nos propres écoles, même si ça coûte cher, pour ne pas pervertir nos enfants.  » Ils nous donnent l’exemple de ce côté-là. Ils ont compris le danger pour les enfants. ça me rappelle ces mamans de Lituanie, en plein soviétisme. Deux mille mamans qui ont écrit au Kremlin, sans aucun effet évidemment, en disant  : «  Vous nous arrachez nos enfants. Vous arrachez les enfants à leurs familles pour les pervertir. Eh bien nous mamans, nous les défendront comme un ours défend ses petits.  »
Et là, nous avons une sénatrice PS de l’Oise, Laurence Rossignol, qui déclare que «  les enfants n’appartiennent pas aux parents  ». C’est très mal venu de la part d’une représentante d’un parti imbibé de marxisme et d’étatisme. Or la charte des enfants de l’ONU dit : «  L’enfant appartient d’abord à sa famille.  » Et la famille a le droit strict de l’élever suivant ses convictions, sa religion, etc. Ça fait partie de la Charte des droits de l’homme qu’a signée la France…

 Il faut s’appuyer sur le droit international pour résister…

Tout à fait  ! Même pour l’embryon, l’Union européenne, pour la première fois, a fait une très bonne définition de l’embryon comme personne humaine, une déclaration assez forte. Mais on s’en fiche complètement. On a voulu, dans une niche parlementaire, en l’espace de trois-quatre heures, tout renverser, ôter toute protection de l’embryon. Vous avez appris ça, n’est-ce pas  ?

 En Allemagne n’est-ce pas Greenpeace qui a lancé la fameuse pétition «  un de nous  »  ?

Excellent, Excellent  ! Parce qu’en plus l’Union Européenne finance toutes ces campagnes de stérilisation, et politique de l’enfant unique dans le Tiers-Monde. Alors, on arrive à des aberrations, parce que c’est la femme qui est la plus pénalisée par l’avortement. Ce sont les petites filles qui sont éliminées en masse avant la naissance ou juste après. C’est du racisme chromosomique. En Chine, en Inde, en Thaïlande, au Vietnam, en Angleterre maintenant, il manque des millions et des millions de filles.

 La vie n’est plus un don, mais un objet de désir, voire une marchandise…

On veut tout fabriquer, tout faire soi-même, fabriquer des enfants qui seront des orphelins, en sachant d’avance qu’ils n’auront pas de papa ou pas de maman. Ils ne sauront même pas comment dire. Ils auront les parents N° 1, N° 2. Mais, c’est aussi une discrimination puisque ce 2 n’est pas 1. Donc, on ne sait plus. Il faudra dire «  paman  » ou «  manpa  » (Mens pas  !). Les mots les plus sacrés ont déjà été supprimés par simple décret ministériel dans notre Code civil. Dans dix articles du Code civil, on a déjà supprimé père/mère. C’est fait, sans que personne ne soit consulté. Un enfant dira-t-il Maman à un vieux monsieur barbu et Papa à une jeune femme  ? Il y a de quoi devenir fou. Ouvrez maintenant 3000, ou plutôt, 10 000 hôpitaux psychiatriques en France pour nos ados de demain.

 Oui. ça va faire aussi de la violence…

Mais bien sûr  ! Parce que c’est une violence contre la nature. ça va nous retomber dessus forcément. Comme on dit, «  Dieu pardonne toujours, l’homme parfois, mais la nature jamais  ».

 Le Conseil constitutionnel a été saisi à propos de l’objection de conscience pour les maires que la loi sur le mariage pour tous ignore…

L’objection de conscience était déjà le mot d’Einstein, que les Veilleurs citent beaucoup. Le devoir d’objection de conscience contre l’État. Le roi Baudouin, le prince Henri de Luxembourg ou le prince du Lichtenstein ont montré une voie aux responsables politiques. Et puis nous avons un grand modèle  : le bienheureux Franz Jägerstätter, un paysan autrichien qui a été béatifié comme martyr de l’objection de conscience, parce qu’il a refusé de prêter serment à Hitler. Alors que c’était un père de famille, dont je connais la femme et les filles. Il a préféré la guillotine plutôt que d’adhérer à une idéologie antichrétienne. On devrait beaucoup plus parler de lui. On devrait étendre l’objection de conscience, qui en principe, vaut encore dans le milieu militaire, pour ce qui touche à l’armée, et dans les milieux médicaux, sauf pour les pharmaciens et parfois les sages-femmes. Mais, il faut l’étendre dans les milieux de l’enseignement, de la politique, l’accorder aux parents...

 Il y a des maires qui se sont dits prêts à faire de la prison.

Ah mais, quel courage  ! Mais quel courage  ! Pour nous prêtres, ils sont un exemple magnifique  ! Le jour où il y aura à nouveau des prêtres et des évêques européens en prison pour la cause de la vérité, de l’enfant et de la famille, là, ce sera un témoignage qui remuera le monde. Nous devons être prêts à cela.

 Les journalistes ont en France une clause de conscience, mais elle est détournée de son objectif  : on ne peut la faire jouer qu’en accord avec son patron  !

Le jour où les journalistes comprendront que la vérité est plus importante que leur carrière, l’idéologie s’écroulera. Parce qu’on ne construit pas, indéfiniment une société sur des mensonges. La chute du mur de Berlin, c’était il y a 30 ans, même pas. C’est tout près de nous et nous retrouvons les mêmes moyens de résistance. Ces grandes foules, les Veilleurs la nuit, tout un peuple qui refuse d’être anesthésié et qui ne croit pas un mot des infos officielles. En Pologne, il y avait une chose très drôle. Au moment des infos à huit heures du soir, tout le monde descendait dans la rue, pour montrer qu’on ne regardait pas les infos. Alors, il y a eu une loi pour interdire de descendre dans la rue au moment des infos. Ils ont mis en prison des gens. Du coup, ils restaient chez eux, mais mettaient leurs appareils l’écran contre la vitre, pour que les policiers voient, de dehors, tous les écrans. Et le gouvernement a été obligé de faire une loi interdisant de tourner le poste. Le badge Solidarnosc était passible de prison — maintenant, le petit drapeau «  Famille pour tous  », t’es arrêté dans la rue pour ça. Alors, en quelques nuits, dans toute la Pologne, ils ont remplacé le badge Solidarnosc par un badge, exactement de la même longueur, mais il y avait marqué Czestochowa. Et, comme il n’y avait pas encore de loi interdisant de porter un badge Czestochowa, les policiers étaient perturbés… Vous voyez ce que les Polonais inventaient pour agacer le gouvernement. Finalement, ils ont eu la victoire. Je pense qu’on est, nous aussi, dans un grand mouvement de résistance pacifique, non violente, qui est signé du Saint-Esprit. C’est quelque chose de fabuleux que nous vivons. On n’a jamais vu ça en France, sauf une seule fois, pour l’école libre. C’est inespéré. C’est signé Esprit Saint.

 Et puis pour l’École libre on voyait les catholiques défendre leur école, tandis que là on a vu que c’était transversal... Même des personnes homosexuelles…

Exactement. Beaucoup plus qu’on ne le croit  ! Enfin, ils commencent à parler. Ils ont un courage fou.
Le plus ridicule, c’est que les mêmes qui réclament le mariage gay, auparavant, disaient : «  On n’a rien à f… avec ce mariage, c’est un truc chrétien, c’est des vieux bourgeois du siècle dernier, etc.  » Et maintenant, on leur donne ce dont ils se moquaient mais qu’ils ont soudain exigé. Justement, je crois que le but c’est de détruire le mariage par l’intérieur.

 Il y a eu un réveil de toute une jeunesse…

Il y avait un article dans Libération trop drôle. Après le 26 mai. Ils ont été obligés d’en parler et de montrer quelques photos. Alors, ils disent  : «  Ce sont des vieux nostalgiques de Pétain.  » Et puis, quelques lignes plus loin  : «  Il faut avouer que l’immense majorité ce sont des jeunes.  » Or, ces jeunes ne connaissent pas Pétain. Ils doivent regarder sur Google pour savoir qui est ce type-là. Et alors, ça déroute tout le monde. Parce que ce sont des jeunes qui ne sont ni de droite ni de gauche ou des deux bords, etc. ça casse les schémas politiques. Et puis, qui ne se battent pas pour un avantage personnel. Ce n’est pas pour avoir plus de salaire, comme d’habitude dans les autres manifs. C’est gratuit, c’est pour sauver l’humanité, tout simplement. Moi, je trouve ça extraordinaire  !

 Mais la loi est passée… et finalement on n’est arrivé à rien.

C’est vrai qu’on a perdu une bataille, mais pas la guerre. Parce que, d’abord, ça a tout de même beaucoup secoué tous les promoteurs de cette idéologie antifamille. La preuve c’est qu’ils ont laissé tomber, provisoirement, PMA et GPA. Donc, déjà, c’est une bonne petite victoire. Et, tout de même, ça a permis à bon nombre de Français, de se poser des questions sur le bien-fondé de ces réformes, sur la nature de la répression des manifestants non violents, sur les mensonges de la police, etc.
Cela a eu beaucoup plus d’influence qu’on ne le pense et spécialement à l’étranger. Parce qu’en France, c’est censuré. La préfecture de police se ridiculise avec ses chiffres et ses photos truquées. Les pauvres CRS ont honte de ce qu’on leur fait faire. Tout ça se sait à l’étranger. Parce que les jeunes dans toute l’Europe, ont les yeux rivés sur Facebook, voient ces photos de violence. 26 ministres de l’Intérieur de l’UE ont demandé des comptes à la France pour ses violences policières contre des jeunes non violents et des familles avec des petits enfants. Tout ça a été vu en Tchéquie, en Pologne, en Grèce, en Turquie, etc.
Donc, ça fait beaucoup parler et ça leur donne des idées pour faire les mêmes manifs, quand les lois vont venir chez eux. Puisque l’UE voudra imposer toutes ces lois à toute l’Europe. En Slovaquie, en Tchéquie, en Croatie, ça va réagir massivement. La Roumanie, grâce à l’orthodoxie a déjà dit  : non  ! Pas question du gender chez nous  !
En Pologne, il y avait 10 000 personnes qui manifestaient devant l’ambassade de France, en même temps que nous à Paris. Les États-Unis s’alarment sur le respect de la liberté religieuse, de la liberté d’expression, etc. Ce qu’a fait l’Hommen à Rolland-Garos a été censuré sur les télés françaises. Mais, c’est passé à Pékin, à Moscou, à Hong Kong, à Singapour.
Un pays qui se prétend celui des droits de l’homme, et où on ne peut même plus porter un tee-shirt représentant juste un homme et une femme et trois enfants, même sans aucun slogan, cela donne à se moquer et aussi à penser. Plus fondamentalement, avec notre gender, nous sommes en train de creuser l’abîme entre les pays du Nord et du Sud. Parce que les Africains, les Asiatiques, etc., nous prennent pour des fous. Et ils ont totalement raison. Ce qui est terrible c’est que l’Onu impose le gender avec un plus qu’ignoble chantage aux subventions. Le roi Baudouin avait eu une magnifique phrase dans son plaidoyer pour la famille pour les vingt ans du Parlement européen, devant tous les chefs d’État d’Europe  : «  L’ancien impérialisme ou colonialisme visait à conquérir des territoires, le nouvel impérialisme veut conquérir les esprits et les intelligences.  »
On s’érige, à juste titre, contre le terrorisme islamique. Mais les islamistes pourraient nous répondre  : «  Votre terrorisme à vous c’est la pensée unique. Vous avez votre violence institutionnelle, certes plus insidieuse, mais qui ne lésine pas sur les moyens.  » Nous faisons ainsi le lit de l’islam intégriste.
Je termine avec le dernier de nos martyrs  : Jandre Botha, 4 ans, battu à mort par la femme qui l’avait adopté. Pourquoi  ? Parce qu’il refusait de lui dire… Papa  ! Santo  ! Subito  !

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